L'autre bulletin

Jamais je n'ai autant serré le point pour envoyer le petit carré de papier blanc rejoindre les autres dans le sac de plastique tansparent qui recueille les secrets de l'isoloir .

D'aucuns sortent en disant "Alors , on a fait son devoir ? "  je préfère penser et dire j'ai exercé mon Droit.  Celui qui m'a été donné le 20 avril 1945  puisque je  suis une femme, ne suis qu'une femme, aurai-je presque  envie de dire compte tenu de la misogynie qu'on a pu voir au cours de la campagne , et autour .

C'est peu dans l'échelle de l'Histoire que cette égalité entre citoyen et citoyen/ne .

Quand on pense que Alliot-Marie, dite MAM,  brigue la position de première ministresse et s'autorise à lier les propos d'une autre femme au mot JUPE, avec autant de mépris ,  tout devient indéchiffrable dans ce monde.

Qu'allons-nous  voir dès ce soir à la parade ? Nous éteindrons la télé , nous boycotterons la télé dans les jours à venir, à l'impossible nul n'est tenu. 

Nous n'aurons cependant pas été pris à la hussarde, tout a été dit, la toute puissance, la mégalomanie galopante,  le mensonge au bras de la comédie ...

Cette soirée nous la passerons en compagnie de ma tante , 83 ans, qui  rappelle souvent avec émotion son premier passage dans l'isoloir. Elle venait d'avoir 21 ans le 14 avril 1945 et la nouvelle loi venait donc de lui accorder l'âge et  le droit de voter .

Elle s'en est servi, sans jamais faillir à une élection. 

Elle apporte le champagne.  Il noiera la déception ,  la révolte surnagera . 

Au fait, c'est à cause de la rime, en esse , qu'on n'a pas féminisé le mot ministre ?

C'est vrai qu'en la voyant MAM, jugulaire jugulaire , au pas, an dé , an dé , an dé ,  ça donne une envie de dentelles .

D'ailleurs demain mon jupon noir, flottera sur ma marmite .... bretonno-sarthoise.

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