Il était trois fromages.
Partis de province, pour la capitale.
Il y a bien un mois qu’une généreuse maman de ma connaissance a emballé dans un colisimo de quoi faire plaisir à sa fille parisienne. Des petits fromages frais de la ferme voisine, à point, au goût d’enfance. Parfum de pays, de prairies, d’un certain air de campagne, le plaisir arrivera dans les termes définis sur le colis jaune, c’est marqué La poste, avec une flèche qui va vite.
A trop lire, à avoir un rayon "Colette" de …presque un mètre dans ses étagères, à être imprégnée de ses échanges avec Sido, il faut dire qu’on peut en avoir la nostalgie d’un temps où la pratique était garantie « livraison diligence, 24 heures chrono ».
Exemples ,17 juillet 1907, « Minet chéri, J’ai expédié vendredi dernier cinq douzaines d’œufs par grande vitesse à Mr Da Costa, Avenue Montespan, 7. Lettre de Sido.
27 août « j’ai reçu le chocolat Rebattet, ….. les herbes marines ….reçu fleurs fruits et photos… ».
2006, la poste ne fait plus diligence, les fromages n’ont, à ce jour, pas rejoint Paris.
C’est peut-être que depuis qu’elle est devenue Banque, la poste ne fait plus que dans la galette désormais.
En stand by dans un centre de tri, les trois fromages , auront pris le temps de s’affiner et de rancir leur parfum d’enfance. A moins que par l’odeur alléché, dans un tri postal , un affamé, nostalgique de terroir , y ait trouvé sa madeleine .
On vous tient au courant bien sûr.
Sido
Montage personnel d'une photo Dagron sur Lettres Edition des femmes.